Après une formation pluridisciplinaire en sciences sociales à Sciences Po Paris, j’ai débuté ma thèse en octobre 2020. A la croisée des sciences de l’éducation et de la sociologie politique, elle porte sur trois associations d’éducation populaire et cherche à répondre à la question suivante : comment leurs dispositifs façonnent-ils la manière dont les jeunes politisent (ou dépolitisent) les inégalités de classe, de genre et de race ? Financée via un contrat CIFRE à l’Agence Phare et une bourse pour les études de genre de la Ville de Paris, je cherche à produire des connaissances scientifiques permettant d’améliorer nos façons de lutter contre les inégalités. Pendant mon doctorat, et avec le soutien du GIS Institut du Genre, j’ai été Visiting Research Affiliate à l’Institute of French Studies de la New York University (janvier à mai 2023). J’ai également été membre du Programme Jeune Recherche du Laboratoire Interdisciplinaire en Evaluation des Politiques Publiques (LIEPP) de Sciences Po Paris. Je suis, enfin, affiliée à l’Institut Convergences Migrations (ICM) et à la Cité du Genre (Université Paris Cité).

Titre provisoire de la thèse :

Politiser les inégalités. Les associations d’éducation populaire, leurs professionnelles et leurs jeunesses à l’épreuve de la classe, du genre et de la race.

  • Inscrite depuis le 15 octobre 2020
  • Sous la direction de Francis Lebon (sociologue de l’Éducation populaire) et de Séverine Chauvel (sociologue de l’École et des discriminations)

Projet de thèse :

En France, c’est à partir de la fin des années 1990 que les politiques de citoyenneté juvénile sont recadrées autour des mots d’ordre d’« engagement » et de « participation »  des jeunes (Brusadelli, 2022). A cette même période, et sous l’impulsion du droit communautaire, la lutte contre les discriminations, d’abord liées à l’ « origine » puis étendue à d’autres critères (Calvès, 2008), est mise à l’agenda politique. Dans la continuité de ce double mouvement, depuis les années 2000, des associations d’« éducation populaire » (EP) déploient des dispositifs qui, en grande partie financés par les pouvoirs publics, visent à ce que les jeunes s’« engagent », notamment contre les inégalités (un enjeu étant notamment de comprendre lesquelles ielles incluent et excluent). Puisqu’une partie des jeunes et des professionnelles rencontrées perçoivent ces inégalités comme un problème politique, comment expliquer qu’ielles tendent à dépolitiser ce problème au sein des dispositifs d’éducation populaire ? Je considère ici la politisation comme un travail de problématisation politique, qui consiste à imputer une responsabilité politique (aux pouvoirs publics, à un « système » et/ou à des groupes dominants dans les rapports de pouvoir) et non une responsabilité individuelle (préjugés, etc.) aux causes et solutions aux inégalités. Afin de réinscrire les processus de (dé)politisation dans leurs contextes sociaux, ma méthodologie puise dans une ethnographie du politique. En complément, j’ai conduit 85 entretiens individuels avec des jeunes (n=50) et des professionnel·les (n=35). Ces entretiens sont utiles à la compréhension des trajectoires de vie des personnes mais aussi au sens qu’ielles donnent à leurs pratiques (de politisation).

Thèmes de recherche
  • Education populaire, monde associatif et action publique
  • Politiques et dispositifs de lutte contre les inégalités et discriminations
  • Processus de politisation
  • Travail et engagement, notamment des jeunes
  • Imbrication des rapports de pouvoir (notamment de classe, de genre et de race)
Dernières interventions
  • « Adhérer à l’intersectionnalité et reproduire les inégalités ? Ce que nous dit la division sociale du travail associatif chez les professionnelles de l’éducation populaire. », Communication au sein du Réseau Thématique 35 « Mondes associatifs » du Congrès 2023 de l’Association Française de Sociologie, 7 juillet 2023, Lyon, France.
  • « Navigating Intersectionality. Three case studies of professionals from French 'popular education' grassroots organizations. », Communication lors du colloque de l’Institute for the Study of Sexuality and Gender (ISSG) de Columbia University, Mars 2023, New York, Etats-Unis.
  • « Un travail de politisation empêché ? L’éducation populaire et ses jeunesses à l’épreuve des rapports de classe, de genre et de race. », Communication lors de l’atelier du Programme Jeune Recherche du Laboratoire Interdisciplinaire en Evaluation des Politiques Publiques (LIEPP), novembre 2022, Paris, France.
  •  « Une division sociale du travail de politisation ? Les jeunesses des associations d’Education populaire face aux rapports sociaux de pouvoir. », Communication lors de la 27e section - « Jeunesse et participations politiques » du Congrès 2022 de l’Association Française de Science Politique, Juin 2022, Lille, France.
  • « Mobilisation, contrôle et résistances. L’Education populaire à l’épreuve de la lutte contre l’islamophobie. », Communication au sein du Réseau Thématique 35 « Mondes associatifs » de l’Association Française de Sociologie, 8 novembre 2021, Paris, France. Poster accessible ci-après : https://socioassos.hypotheses.org/426
Enseignements
  • Université Paris-Est Créteil, département SESS (Sciences de l’Education et Sciences Sociales), Licence et Master couplés à un Diplôme d'Etat de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport (DEJEPS et DESJEPS), total de 56 heures :
    • « Histoire et sociologie de l’Education populaire » (35H, 50% CM et TD)
    • «Economie Sociale et Solidaire, animation socioculturelle et éducation populaire » (7h, 50% CM et TD)
    • « Méthodologie d’enquête qualitative et quantitative » (14H, 50% CM et TD)
Responsabilités administratives et vie académique
  • Représentante des doctorantes à la Commission Recherche de la Faculté des SHS de l’Université Paris Cité - depuis juin 2020.
  • Membre du bureau du Réseau Thématique 4 « Education et Formation » de l’Association Française de Sociologie (AFS) – de 2021 à 2023.
  • Membre du Programme Jeune Recherche du Laboratoire Interdisciplinaire en Evaluation des Politiques Publiques (LIEPP) de Sciences Po Paris – de 2022 à 2023.
  • Membre du département INTEGER (intégration/discrimination) de l’Institut Convergences Migrations (ICM) – de 2021 à 2025.

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