Responsable : Rebecca Rogers
L’axe transversal « genre » cherche à rendre visible les travaux dans ce domaine en ouvrant un espace au dialogue interdisciplinaire sur la catégorie d’analyse du « genre ». Dans ce sens il amplifie les discussions déjà anciennes autour du réseau Marché du Travail et Genre (MAGE) et sa revue Travail, Genre et Sociétés à laquelle plusieurs membres du laboratoire sont associés. Les personnes impliquées dans l’axe mobilisent le genre pour comprendre la création, le maintien, l’évolution des hiérarchies sociales ainsi que des rapports de pouvoir et de domination dans toutes les sphères de la société y compris au sein des sciences sociales.
L’axe organise des rencontres périodiques, qui viennent s’ajouter aux Amphis du Mage et qui rythment l’année. Y sont par exemple abordées les pratiques et les méthodes en recherche comme en enseignement, en associant aux échanges les doctorantes et les enseignantes-chercheures, ou la question de l’intersectionnalité et l’analyse de terrains non-mixtes, qui constituent un enjeu essentiel pour les recherches de certains membres de l’axe.
Les questions de recherche traitées dans l’axe sont diverses : la division conjugale du travail en milieu agricole, les carrières d’enseignantes-chercheures ou l’accès à la formation continue et à l’enseignement professionnel en fonction du sexe. D’autres travaux abordent la question du pouvoir en portant le regard sur les résistances, par exemple en s’intéressant aux pratiques langagières de femmes « rebelles » dans les pays de Sud afin de comprendre les enjeux économiques qui sous-tendent ces luttes. Des recherches analysent les effets des politiques publiques sur l’égalité entre garçons et filles (dans le cadre scolaire avec la mixité, dans le cadre extra-scolaire avec les actions d’associations d’éducation populaire ou dans le cadre privé avec la libéralisation de la sexualité) ou encore le partage inégal du travail de santé entre les mères et les pères, particulièrement lors de l’hospitalisation d’un enfant, le travail au féminin des professionnelles de l’enfance que sont les infirmières puéricultrices.
D’autres recherches mobilisent le genre pour penser des pratiques, des perceptions, des socialisations différenciées selon le sexe. Des travaux s’intéressent par exemple aux pratiques professionnelles différenciées des juges ou aux formes d’expression artistiques spécifiques des chanteuses, d’autres aux socialisations étudiantes en matière de rapport au temps et à leurs variations selon le sexe, d’autres à la sexualité des jeunes adultes et à la fabrique des « garçons » ou à l’égalité dans le couple et à ses effets en termes de bonheur conjugal, certains travaux interrogent la socialisation professionnelle et différenciée des jeunes travailleurs et travailleuses en apprentissage, d’autres explorent la manière dont la santé et la maladie de l’enfant sont traversées par les logiques de genre (des professionnelles qui l’entourent, des parents qui les accompagnent).