le 29 novembre – Soutenance de thèse de Marion Braizaz

Soutenance de la Thèse de Doctorat en sociologie de Marion Braizaz intitulé "L'esthétique de soi : individu(s), corporéité(s) et apparence(s), genrée(s)" sous la direction de Danilo Martuccelli.

La soutenance aura lieu le mardi 29 novembre 2016 à 14 heures, en salle J536 au 5ème étage du Bâtiment Jacob au Centre Universitaire des Saints-Pères - 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris.

 

Composition du jury:

  • Isabelle Clair, sociologue, Chargée de recherche CNRS, Université Paris 13, EHESS
  • Pascal Duret, (rapporteur), sociologue, Professeur des Universités, Université de La Réunion
  • Anne Gotman, sociologue, Directrice de recherche émérite CNRS, Université Paris Descartes
  • Éric Macé, (rapporteur), sociologue, Professeur des Universités, Université de Bordeaux
  • Danilo Martuccelli, (directeur de thèse), sociologue, Professeur des Universités, Université Paris Descartes

Résumé de la thèse:

Faire du rapport des individus à leur apparence corporelle une véritable question sociologique, telle fut l’ambition de cette thèse. Prenant appui sur un étonnement intellectuel - relatif à la difficile constitution du champ de la sociologie du corps et au décalage fort entre l’omniprésence des enjeux esthétiques dans le monde social (notamment médiatique) et leur modeste considération dans l’espace des sciences sociales - cette visée s’est matérialisée par la mise en œuvre d’une enquête qualitative, menée entre 2013 et 2014, auprès de 60 individus (32 femmes et 28 hommes), âgés de 21 à 52 ans. Cette étude, dont le fil conducteur a été de mettre en exergue les modalités de l’expérience esthétique des individus (coûts, bénéfices, vécus, stratégies, dans le rapport à soi et à autrui), s’est appuyée sur l’outil analytique du genre, véritable catalyseur de l’injonction à l’autonomie et à la réflexivité esthétique à l’œuvre depuis la seconde moitié du XXème siècle. Les deux axes analytiques qui orientent la trame de cette thèse sont ainsi les suivants : (1) quels sont les enjeux des dimensions « intra-genre », « inter-genre » dans la construction d’une identité esthétique, (2) dans quelles mesures la dialectique entre rapport à soi et rapport à autrui constitue-t-elle le socle de l’appropriation esthétique d’un soi genré ? Effectivement, en étudiant l’apparence comme une théâtralisation du genre des individus, nous avons notamment pu mettre en évidence combien la consistance des corps et les pratiques esthétiques représentaient des modalités essentielles de la recomposition contemporaine des existences genrées. Notre enquête nous a ainsi amenée à penser que la posture analytique la plus légitime pour une sociologie de l’apparence est celle qui envisage cet objet « apparence » avant tout comme une expérience réflexive à laquelle chacun se trouve confronté, le rapport au corps constituant un support identitaire central pour l’individu contemporain. En ce sens, l’étude du « bricolage esthétique de soi » des acteurs sociaux constitue à nos yeux une orientation pertinente pour les sociologues afin d’appréhender les contours de ce qu’être un individu (incarné) aujourd’hui dans notre société représente pour tout un chacun.

 

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