Le 19 décembre 2022 – Soutenance de thèse de Maria Milanova 

Soutenance de thèse de Maria Milanova, inscrite dans le cadre d’une cotutelle internationale (Université de Sofia, Bulgarie/Université Paris Cité), en présentiel et distantiel le 19/12  à Sofia (Bulgarie) à 14h (heure locale) (Heure française à 13h)  dans  le bâtiment Rectorat, Salle 1 de l'Université de Sofia.
 
Le titre de la thèse est : « Effets des politiques et des idéologies linguistiques sur les pratiques langagières et discursives des minorités en Bulgarie et en France » sous la direction de Gueorgui Jetchev et Cécile Canut.
 
Composition du jury:
  • Antony Todorov, Professeur en Sciences politiques, Nouvelle Université  Bulgare (Rapporteur)
  • Cécile Canut, Professeure en Sciences du langage, Université Paris Cité (Co-directrice)
  • Gueorgui Jetchev, Professeur en linguistique française, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid (Directeur) 
  • Ksenjia Léonard, Professeure en Sciences du langage, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (Rapportrice)
  • Krasimira Aleksova, Professeure en sociolinguistique, Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid
  • Svetla Koleva, Professeure en Sociologie, Académie bulgare des sciences
 
Résumé de la thèse:

Dans le cadre d’une recherche sur les idéologies langagières, ce travail examine comment certains groupes minoritaires en Bulgarie (Roms) dont les langues n’ont pas été valorisées par les politiques linguistiques du pays, construisent leurs pratiques langagièresaujourd’hui. Partant d’une recherche ethnographique chez soi, la présente thèse se propose, d’une part, d’étudier les discours et les attitudes discriminatoires de l’État bulgare envers divers groupesroms, et d’autre part, d’observer les effets produits par ces discours idéologiques sur les pratiques sociolangagières. En mobilisant les approches sociolinguistique critique de Monica Heller (2002) et sociolinguistique politique de Cécile Canut (Canut & al., 2018), il s’agit de déconstruire les mécanismes de catégorisation, d’altérisation et d’essentialisation de certaines minorités bulgares et d’en observer les conséquences sociales et subjectives sur les positionnements des locuteurs. Pour articuler ces réflexions, plusieurs corpus ont été constitués au cours d’une ethnographie en province bulgare (Nevski, Varna, Plovdiv), à Sofia, ainsi qu’à Colmar (France) auprès d’une famille Burgudži installée en France. En complément à ces enquêtes de terrain, j’ai opéré une sélection de textes législatifs et de discours médiatiques, de discours institutionnels des agents de l’éducation nationale, et j’ai réalisé des transcriptions issues de situations en classe et en famille. La mise en parallèle des données recueillies fait apparaître la production et la diffusion d’une « certaine identité rom » (Canut, Jetchev, Nikolova, 2016) au sein de la société bulgare. Cette production langagière a des effets sur les positionnements subjectifs mêmes des sujets discriminés. 

​Une première partie de la thèse s’intéresse aux cadres théoriques mobilisés, tout en contextualisant la recherche dans une perspective historique au sein de la politique linguistique de Bulgarie. En analysant des processus idéologiques d’intégration ou d’assimilation linguistique, il s’agit de voir comment est organisé le processus de catégorisation et d’homogénéisation de la figure « Rom bulgare ». Après une présentation de la chronologie de la recherche et les défis de mon propre positionnement engagé au cours d’une ethnographie chez soi, la thèse se concentre sur des situations d’interaction spécifiques issues du terrain. Saisir la matérialité langagière des propos de certains locuteurs, au sein de l’espace scolaire et en milieu familial, permet de mettre en évidence des processus de rhématisation (iconisation) (Gal, 2016; Irvine et Gal, 2000) et d’essentialisation des populations roms bulgares. A partir des analyses de discours réflexifs des individus en relation avec la langue dominante, il apparaît que les positionnements des individus discriminés se traduisent soit par des formes d’assujettissement à des rapports de pouvoir (Butler, 2002),soit par des formes de résistance et d’émancipation symbolique. Ainsi, cette recherche a pour objectif de souligner la nécessité d’une approche sémiotique et interdisciplinaire du langage qui s’intéresse à la matérialité langagière dans toute sa complexité. Elle ouvre, par ailleurs, des pistes de recherche pour examiner le rôle du langage dans les processus sociolinguistiques en contexte bulgare.

Mots clefs: idéologies, pratiques langagières,  Roms,  sociolinguistique politique

Pour  obtenir le lien de connexion, merci de contacter par mail : mariamilanova@aol.com
 
La soutenance sera suivie du pot à l’université bulgare où  tout le monde est convié.
 

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