Le 18 décembre 2023 – Soutenance de thèse d’Alban Mocquin

Soutenance de la thèse de doctorat en sociologie d’Alban Mocquin, intitulée « Une retraite sous condition. Travailleurs non-salariés agricoles et protection sociale de la vieillesse », le lundi 18 décembre à partir de 14h.  

 La soutenance aura lieu sur le campus Saint-Germain-des-Prés d’Université Paris Cité (45 rue des Saints-Pères 75006 PARIS), dans la salle des thèses située au 5e étage du bâtiment Jacob. Elle sera suivie dans cette même salle d’un pot auquel vous êtes toutes et tous conviés. Pour faciliter l’organisation de cet événement, merci de confirmer votre présence en complétant le formulaire suivant : https://framaforms.org/soutenance-de-these-dalban-mocquin-pot-1701855828 

Le jury est composé de :

  • Sylvie CÉLÉRIER, professeure émérite des universités, Université Lille 1, rapportrice
  • Nicolas DUVOUX, professeur des universités, Université Vincennes-Saint-Denis, rapporteur
  • Gilles LAFERTÉ, directeur de recherche, INRAE, examinateur
  • Cécile LEFÈVRE, professeure des universités, Université Paris Cité, examinatrice
  • Camille PEUGNY, professeur des universités, Université Versailles-Saint-Quentin, examinateur
  • Delphine SERRE, professeure des universités, Université Paris Cité, directrice

 

Résumé de la thèse

Par-delà leur diversité, les agriculteurs partagent un même statut d’emploi qui les affranchit d’un lien de subordination juridique à l’égard d’un donneur d’ordre et un fort attachement à la valeur travail. Ce surcroît d’autonomie et d’identification au travail peut laisser penser que la retraite est à la fois une affaire de responsabilité individuelle – ils créent leurs propres risques, à eux de s’en protéger – et une préoccupation subsidiaire. Mais une telle hypothèse ne résiste pas longtemps au sentiment d’injustice éprouvé par les agriculteurs, dont la pension moyenne est la plus faible de toutes – a fortiori pour les agricultrices – alors que leur carrière compte parmi les plus pénibles et les plus longues. Située au croisement de la sociologie des politiques sociales, de la sociologie du travail, de la sociologie des mondes agricoles, de la sociologie de la stratification et des inégalités, cette thèse interroge, à partir du cas des non-salariés agricoles dont plus de la moitié des « actifs » ont aujourd’hui 50 ans ou plus, les conditions de possibilité et les effets d’un système de retraite enjoignant le travailleur à se protéger lui-même des conséquences économiques et sanitaires du vieillissement. Pour cela, je m’appuie sur les résultats d’une enquête de terrain conduite dans une région à dominante rurale du Nord-Est de la France. Une trentaine d’entretiens ont été menés auprès d’agriculteurs nés entre 1949 et 1965, retraités ou s’apprêtant à « partir ». Ces entretiens s’articulent à une ethnographie du guichet de la caisse régionale de Mutualité Sociale Agricole où j’ai observé, pendant quatre mois et sur différents sites, les rendez-vous entre des assurés non-salariés agricoles et le personnel chargé de les accompagner dans leurs démarches relatives au départ en retraite. En complément des entretiens et des observations, deux autres matériaux ont été recueillis : il s’agit d’archives sur le régime vieillesse agricole et de données issues du traitement secondaire d’enquêtes de la statistique publique sur le travail, l’emploi et le patrimoine. Fondée sur la combinaison de méthodes qualitatives et quantitatives opérant à différentes échelles du temps et de l’espace, la thèse est organisée en trois parties. J’examine d’abord les effets du non-salariat agricole sur la santé au fil de l’âge et les aspirations au départ. Depuis une approche à la fois sociohistorique et ethnographique du régime vieillesse des non-salariés de l’agriculture, je caractérise ensuite l’« offre » institutionnelle en matière de droits à pension et d’administration des retraités agricoles. J’analyse enfin les stratégies d’autoprotection sociale auxquels les agriculteurs se livrent pour compenser les défaillances de leur système de retraite et leur inégale capacité à réaliser leurs aspirations de fin de carrière.

Mots-clés : Retraite – Politiques sociales – Santé au travail – Vieillissement social – Inégalités – Capital économique – Agriculture.

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