Soutenance de la thèse de doctorat en sciences de l’éducation de Maud Delebarre, intitulée «L’enseignement libre pour jeunes filles à Paris durant l’essor républicain: entre continuité et innovation (1880-1939)» le jeudi 14 décembre à partir de 14h à la Sorbonne.
Le jury est composé de :
- Carole CHRISTEN-LÉCUYER, professeure des universités, Université du Havre, rapporteure
- Jean-François CONDETTE, professeur des universités, Université de Lille, examinateur
- Jérôme KROP, professeur des universités, Université de Nantes, examinateur
- Rebecca ROGERS, professeure des universités, Université Paris Cité, directrice
- Marianne THIVEND, maîtresse de conférences-HDR, Université Lyon 2, examinatrice
- Yves VERNEUIL, professeur des universités, Université Lyon 2, rapporteur
La soutenance aura lieu à l’amphithéâtre Durkheim et sera suivie d’un moment de convivialité auquel vous êtes convié(e)s en salle des thèses E 637 (escalier P).
Pour celles et ceux qui le souhaitent, il sera possible d’assister à la soutenance par visioconférence. Afin de permettre le bon déroulement de ce moment, prendre contact avec Maud Delebarre en complétant le formulaire suivant : https://forms.gle/q2BjSbJLdNx2xBm7
L’accès à la Sorbonne étant contrôlé, vous devrez présenter votre carte d’identité et vous signaler auprès des agents de sécurité afin qu’ils puissent vérifier que votre nom figure sur la liste des invités. Je reviendrai vers vous quelques jours avant pour vous indiquer le parcours à suivre pour rejoindre facilement l’amphithéâtre.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter à l’adresse mail suivante : maud.delebarre@gmail.com
Résumé de la thèse :
L’enseignement libre pour jeunes filles à Paris durant l’essor républicain : entre continuité et innovation (1880-1939)
Cette thèse interroge la capacité d’innovation de l’enseignement secondaire libre du point de vue de l’éducation féminine. À l’échelle du territoire parisien, il s’agit d’envisager à la fois les formes de concurrences et de complémentarités qui se jouent entre l’enseignement public et libre afin de mieux comprendre l’évolution des possibilités d’éducation offertes aux jeunes filles entre 1880 et 1939. Choisir d’étudier ces six décennies permet d’analyser les répercussions de différents évènements majeurs dans l’histoire de l’éducation féminine tels que la création des collèges et lycées de jeunes filles à partir de 1880, l’application des lois anti-congréganistes de 1901-1904, la conquête du baccalauréat durant les premières décennies du XXe siècle, la diversification des possibilités de formation durant l’entre-deux-guerres, et enfin la crise des années 1930 qui réaffirme la place des femmes dans la sphère privée. En s’intéressant au profil des familles et des élèves qui choisissent et fréquentent l’enseignement libre, aux femmes à la tête des institutions, mais aussi au personnel académique chargé de les contrôler et de les surveiller, cette thèse met en lumière le rôle de différents acteurs et actrices qui participent, de diverses manières, à la transformation de cette forme d’enseignement largement méconnue. Par une approche intersectionnelle visant à croiser le genre, la classe sociale et la religion, ce travail questionne plus largement ce qui se joue dans l’accès des femmes au savoir. Apporter une vue d’ensemble sur l’enseignement privé et public à destination des jeunes filles est une démarche inédite qui permet de combler un vide historiographique et qui, en sortant d’une histoire institutionnelle, permet de saisir davantage les transformations d’un modèle éducatif.
Mots clés : Troisième République, histoire, femmes, genre, intersectionnalité, éducation, enseignement secondaire, enseignement supérieur, religion, directrices, enseignantes, Paris.
Private education for girls in Paris during the Republican boom: between continuity and innovation (1880-1939)
This thesis examines innovation within private secondary education for females. With a focus on Paris and its surrounding area, the aim is to consider both the competition and complementarity between state and private education in order to gain a better understanding of the changing educational opportunities available to girls between 1880 and 1939. Studying these six decades enables us to analyse the repercussions of a number of major events in the history of female education, such as the creation of collèges and lycées for girls from 1880 onwards, the enforcement of the anti-congregation laws of 1901-1904, the conquest of the baccalauréat in the first decades of the twentieth century, the diversification of educational opportunities between the world wars, and finally, the crisis of the 1930s, which reaffirmed women's place in the private sphere. By looking at the profile of the families and pupils who chose to attend private education, the women who led such institutions, and the academic staff responsible for their supervision, this thesis highlights the role of various actors who participated, in different ways, in the transformation of this then largely unknown form of education. Using an intersectional approach through gender, social class, and religion, this paper takes a broader view on what was at stake in women's access to knowledge. Providing an overview of both private and public education for girls is a new approach that fills a historiographical gap and, by moving away from institutional history, makes it possible to gain a greater understanding of this educational model.
Key words: Third Republic, history, women, gender, intersectionality, education, secondary education, higher education, religion, headmistresses, women teachers, Paris.