Le 12 décembre 2022 – Soutenance de thèse d’Amandine Charvet

Soutenance de thèse d'Amandine Charvet, intitulée « De primaires à secondaires? Les enseignant.e.s des écoles primaires supérieures de la Troisième République », le 12 décembre 2022 à partir de 14h, dans la salle des thèses du Campus Saint-Germain (bâtiment Jacob, 5e étage) au 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris.  Une visioconférence permettra de la suivre à distance. Elle sera suivie d’un moment de convivialité auquel vous êtes chaleureusement invité.e.s, devant la salle des thèses. 

Le jury sera composé de :

Jean-François Condette, Professeur des Universités, Université de Lille, Examinateur
Renaud D'Enfert, Professeur des Universités, Université de Picardie Jules Verne, Examinateur
Emmanuelle Picard, Maîtresse de conférence - HDR, ENS de Lyon, Co-directrice
Xavier Riondet, Professeur des Universités, Université Rennes 2, Rapporteur
Rebecca Rogers, Professeure des Universités, Université Paris Cité, Directrice
Marianne Thivend, Maîtresse de conférence – HDR, Université Lyon Lumière II, Examinatrice
Yves Verneuil, Professeur des Universités, Université Lyon Lumière II, Rapporteur

 Si vous souhaitez assister à la soutenance, en présentiel ou en distanciel, veuillez remplir le formulaire ci-dessous avant le vendredi 9 décembre 2022 : Amandine Charvet vous enverra les informations d’accès ou de connexion en conséquence. Merci également de lui indiquer, aussi tôt que possible, si vous souhaitez venir au moment de convivialité:  http://forms.gle/oUCUAvH2CQDzFXRq6 
‌ Contact: a.charvet1@gmail.com
 
Résumé de la thèse :  

Un groupe professionnel de l'entre-deux ? Tout comme les établissements dans lesquels il.elle.s enseignent, les enseignant.e.s des écoles primaires supérieures sont au cœur des mutations du système scolaire de la Troisième République.

L'objet de cette thèse est d'interroger la constitution et l'évolution du groupe professionnel des enseignant.e.s des écoles primaires supérieures et de comprendre le rôle qu’ils tiennent dans les transformations du système scolaire français dans la première moitié du XXe siècle. Initialement pensées comme « fleuron du primaire », ces écoles participent ensuite activement au développement du premier cycle du second degré. Ce travail analyse les conséquences et les modifications structurelles et réglementaires consécutives à cette évolution sur différents objets (les corps enseignants, les programmes…) et à différentes échelles (les établissements, les départements, les académies, la métropole et la colonie algérienne). Il s’intéresse aussi aux conditions qui rendent possibles cette évolution majeure. Il s'agit en particulier de souligner le rôle essentiel joué par les enseignant.e.s dans le passage d'un système par ordre à un système par degrés d'enseignement, première phase d'une massification du second degré, au travers de la constitution d’une identité professionnelle spécifique.

Deux phénomènes concomitants sont centraux pour expliquer ces évolutions : la féminisation du groupe enseignant et sa professionnalisation. La féminisation agit comme moteur du changement, élément essentiel de la remise en cause des ordres d'enseignement mais aussi de l’affirmation de l’identité professionnelle du groupe. Dans le même temps, le processus de professionnalisation (hiérarchisation des positions et des statuts, affirmation d’un champ d’expertise autour des « scolarisations prolongées », parcours de formation particuliers) conduit le groupe enseignant dans son ensemble à s’autonomiser de l’enseignement primaire dont il est issu initialement.
Cette étude s'appuie largement sur une prosopographie du corps enseignant de trois académies (Aix-en-Provence, Grenoble et Alger), qui met en lumière ces constructions de parcours et leurs évolutions durant toute la période envisagée (Troisième République). L’analyse de cohortes et de trajectoires individuelles permet de mettre en lumière les régularités et les temporalités des transformations de ces carrières et les modalités d’affirmation d’une identité professionnelle propre, au travers de plusieurs types de sources : les textes réglementaires et administratifs, les dossiers de carrière (F/17 aux Archives nationales) ainsi que la presse associative et syndicale. Cette approche est complétée par une étude fine des transformations réglementaires et matérielles du monde des écoles primaires supérieures.
 
Mots clefs :
Troisième République, histoire, éducation, école, femmes, genre, intersectionnalité, professionnalisation, féminisation, enseignement post-obligatoire, enseignants, enseignantes, écoles primaires supérieures, France, Algérie, colonie

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