Menant de front un doctorat en sciences de l’éducation et l’enseignement de la philosophie au lycée, je m’intéresse principalement aux thématiques du corps, du sport, de la reconnaissance de soi et de la subjectivation ainsi qu’aux questions de didactique de la philosophie. Mon questionnement est donc à la frontière du théorique et du pratique : utiliser les concepts de la philosophie et des sciences sociales pour éclairer le réel.

Titre provisoire de la thèse :

Sculpture du corps sportif, sculpture de soi : processus de reconnaissance et de subjectivation

  • Inscrite en octobre 2016
  • sous la direction d'Isabelle QUEVAL
  • École doctorale : ED 180

Projet de thèse :

La problématique de l’image de soi dans la musculation est complexe : elle peut être trompeuse : une eidolon et non une eikon. Cette transparence supposée par l’omniprésence des miroirs, loin d’être un vecteur immédiat de soi à soi entraîne une médiation, une réflexion, et une transformation propre à toute perception : le corps propre ne devient-il pas dès lors corps ob-jectivé ? Est-ce à dire que dans la musculation il y a mise à distance de son propre corps, aliénation de celui-ci ? Faut-il au contraire voir chez le pratiquant de musculation une appropriation optimale de son corps, lui permettant de se découvrir, de se reconnaître comme véritable sujet et non plus comme un « cogito brisé » ? Il n’y aurait qu’un pas entre la sculpture du muscle, la sculpture d’un authentique corps propre, et la sculpture de soi comme sujet accompli. Dans quelle mesure la pratique de la musculation qui apparaît généralement comme le culte du « corps-objet » peut-elle être considérée comme l’art de s’approprier son corps et de se poser comme authentique sujet ? Penser la musculation comme une sculpture de soi c’est certes poser la question métaphysique du rapport corps/esprit, mais aussi la question du processus de reconnaissance et de subjectivation.

L’approche méthodologique vise à concilier une approche philosophique et une étude de terrain. Nos outils théoriques seront double : conceptuel (apport sociologique, philosophique) et empirique. Il s’agira de proposer une analyse comparée entre trois terrains distincts (établissement scolaire, pénitencier pour jeunes, salles de sport) pour interroger notre hypothèse selon laquelle la musculation contribue à la sculpture du soi et non simplement du corps sportif via le processus de reconnaissance.

Mots-clefs : corps, construction de soi, éducation, culturisme, reconnaissance

Thèmes de recherche :
  • philosophie du corps,
  • philosophie sociale,
  • philosophie du sport,
  • sciences de l’éducation
Formation :
  • CAPES externe de philosophie
  • Master II de philosophie à l’Université de Rennes I sous la direction de François Calori avec pour intitulé : Schiller et l’ombre kantienne – à la croisée des chemins entre philosophie et théâtre (+ traduction d’un opuscule de Schiller sur le théâtre)
  • Classes préparatoires hypokhâgne/khâgne lycée Chateaubriand, Rennes
  • Baccalauréat franco-allemand (Abi-Bac)