Enseignante de lettres modernes et de FLE/FLS dans l’enseignement secondaire, j’entame en 2019 un master 1 en didactique des langues (Université de Reims-Champagne Ardenne) afin d’approfondir ma réflexion au sujet de la prise en charge des Mineurs Non Accompagnés (MNA) par le système scolaire. Intéressée par les enjeux sociolinguistiques inhérents à cette prise en charge, je poursuis un master 2 au sein du cursus « Signes Discours et Société » (Université de Paris). En 2021, je débute une thèse qui porte sur les enjeux de pouvoir liés à la scolarisation des MNA. Je conduis une ethnographie dans ma propre classe ainsi que dans les différents lieux où les MNA sont amenés à évoluer. Je m’intéresse plus particulièrement aux phénomènes de socialisation langagière, aux idéologies linguistiques et aux processus de subjectivation repérables au sein des pratiques langagières des jeunes migrants pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

Titre provisoire de la thèse

« On disait à ce qu’il parait je suis agressif alors que j’ai jamais agressé quelqu’un mais voilà, je m’exprime, je parle, c’est tout. » : pratiques langagières et rapports de pouvoir dans le contexte de la scolarisation des mineurs non accompagnés.

  • Inscrite depuis septembre 2021
  • Sous la direction de Cécile Canut (Université Paris Cité – CERLIS) et de Patricia von Münchow (Université Paris Cité - EDA).

 Projet de thèse

Mon travail de recherche porte sur les jeunes migrants assignés au statut de Mineurs Non Accompagnés (MNA) et scolarisés en France. Cette recherche se déroule plus spécifiquement au sein des dispositifs d’« inclusion » que sont les Unités Pédagogiques pour Élèves allophones Arrivés (UPE2A). Je mène une ethnographie dans l’UPE2A que je coordonne en tant qu’enseignante du secondaire. Parmi l’ensemble des élèves allophones présents dans les UPE2A se trouvent de nombreux MNA. La loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfance oblige en effet les autorités à prendre en charge la scolarité de ces derniers jusqu’à leur majorité́. La présence de plus en plus importante des MNA au sein des établissements scolaires donne lieu à des paradoxes : les discours ambigus des cadres de l’Éducation nationale et des enseignants à leur égard entrent souvent en contradiction avec les discours institutionnels qui énoncent les principes de l’école dite « inclusive ». En outre, les UPE2A visant à faciliter leur inclusion opèrent une forme de mise à l’écart qui les stigmatise et qui entérine la violente domination linguistique qui pèse sur eux. Cependant, le regard de l’institution sur ce qui se passe dans les UPE2A est parfois moins pesant qu’en classe ordinaire. C’est la raison pour laquelle ces espaces ambivalents peuvent permettre aux jeunes d’échapper temporairement à la stigmatisation institutionnelle et de se positionner de manière plus subversive quant aux normes en vigueur.

Ce travail de recherche vise donc à étudier la scolarisation de jeunes migrants, principalement issus d’Afrique de l’Ouest, au prisme de leurs pratiques langagières. Il s’agit de comprendre comment, dans le contexte de leur scolarité, ces jeunes mobilisent le langage dans sa dimension multimodale pour se positionner vis-à-vis des normes sociales imposées par leur statut de MNA et pour négocier les rapports de pouvoir liés à ce statut.

Thèmes de recherche
  • Migration
  • Éducation
  • Enfance en danger et minorité
  • Rapports de pouvoir
  • Idéologies linguistiques
  • Socialisation langagière
Formation
  • Licence – Philosophie (Université de Reims-Champagne Ardenne)
  • Capes de lettres modernes
  • Master 1 – Plurilinguisme et FLE (Université de Reims-Champagne Ardenne)
  • Master 2 – Signes, Discours et Société (Université de Paris)