Hugo Bret est docteur en sociologie. Ses principaux intérêts de recherche portent sur les mondes subalternes et les classes populaires. Au croisement d’une sociologie du travail et une sociologie des travailleurs, sa thèse interroge la condition socioprofessionnelle des éboueur-es et des balayeurs du secteur public à Paris et en région parisienne. Elle vise à situer ce groupe dans l’espace social et étudie notamment les situations de travail, les rapports au travail, les trajectoires et les styles de vie de ces ouvrier-es du public.

Thèmes de recherche
  • Sociologie du travail: conditions de travail et d’emploi, lien travail-santé, salariat à statut, externalisation, « sale boulot », monde ouvrier, tertiarisation, socialisation professionnelle, rapports au travail.
  • Sociologie des classes populaires: mobilités spatiales, sociales et professionnelles, lien travail-hors travail, conditions d’existence et propriétés socioculturelles.
  • Sociologie de la stratification sociale: rapports sociaux, trajectoires, styles de vie.
Expérience de recherche

Post-doctorat (2021-2022) :

Recherche financée par la DARES (Ministère du Travail), sous la direction scientifique de Delphine Serre (Cerlis, Université Paris Cité) : « Le travail de nettoyage en pandémie. La mise à l’épreuve d’une relation d’emploi triangulaire ».

Thèse (2014-2020)

Le bas de l’échelle ? Enquête sur la condition professionnelle et sociale des éboueurs et des balayeurs du secteur public en région parisienne.
Thèse soutenue le 16 novembre 2020.

Composition du jury :

  • Marie CARTIER, professeure de sociologie à l’Université de Nantes.
  • Pierre FOURNIER, professeur de sociologie à l’Université d’Aix-Marseille.
  • Anne LAMBERT, chargée de recherche à l’Institut National d’Etudes Démographiques.
  • Jean-Noël RETIERE, professeur émérite de sociologie à l’Université de Nantes (rapporteur).
  • Olivier SCHWARTZ, professeur émérite de sociologie à l’Université de Paris (directeur).
  • Florence WEBER, professeure de sociologie à l’Ecole Normale Supérieure de Paris (rapporteur).

Résumé de la thèse :

A partir d’une enquête de type ethnographique, cette thèse interroge, au croisement d’une sociologie du travail et des classes populaires, la condition professionnelle et sociale des éboueur-es et des balayeurs du secteur public, à Paris et en région parisienne. Tandis que les milieux populaires ont été traversés par des évolutions structurelles importantes (massification scolaire, désouvriérisation, etc.), ce « sale boulot », longtemps occupé par une main d’œuvre immigrée, est devenu un « bon plan » sur le marché du travail non qualifié pour une partie plus large des classes populaires désireuses de se stabiliser en entrant dans la fonction publique « par le bas ». Que veut dire être éboueur ou balayeur dans le secteur public aujourd’hui ? Que veut dire être stable, mais en « bas » de l’échelle professionnelle ?

La thèse montre d’abord que, en dépit d’évolutions négatives et de fortes contraintes, les bénéfices de l’emploi public s’étendent aux situations concrètes de travail, susceptibles d’être perçues comme plus avantageuses que dans le secteur privé. Elle précise aussi les modalités du processus de « tertiarisation » du métier, dont la dimension relationnelle a été renforcée.

L’enquête met ensuite en évidence la diversité du groupe et rend compte des ressources, des aspirations ou des styles de vie des agents et étudie l’agencement entre le travail et le hors-travail. Elle souligne la pluralité des trajectoires, des rapports au travail, des usages, des fonctions ou des effets de l’emploi public. L’accès à la fonction publique peut autoriser une relative stabilisation voire une petite promotion sociale. Le travail, positivement investi, est susceptible d’être considéré comme un véritable métier. Mais le travail peut aussi être vécu en négatif par des personnes qui se sentent captives de leur emploi ou en décalage par rapport à leur situation professionnelle.

Enfin, la thèse étudie les rapports concrets entretenus par les agents, dans l’espace public, avec des groupes sociaux situés « au-dessous » et « au-dessus » d’eux. Cela permet de saisir des formes de rapport au monde et de souligner l’ambivalence d’une condition caractérisée, d’un côté, par une relative sécurité économique, un certain degré ou désir de participation sociale et, de l’autre, par la subalternité ainsi que des formes de vulnérabilité et de fidélité aux univers populaires. Cette dualité – stables et protégés, modestes donc fragiles – peut contribuer à façonner des styles de vie et des propriétés culturelles à la croisée des classes populaires et des catégories intermédiaires. L’étude de ces ouvrier-es du public espère ainsi plus largement contribuer à la connaissance de ces fractions peu explorées des classes populaires.

Principales publications

Articles dans des revues à comité de lecture

  • « L’université : un terrain de lutte pour les agents de nettoyage en sous-traitance ? », Mouvements, vol. 113, no. 1, 2023, pp. 40-51.
  • « Se dépenser et se préserver. Éboueurs et balayeurs du secteur public ». Travail, genre et sociétés, vol.43, n°1, 2020, pp. 51-66.

Chapitre d’ouvrage

  • « Produire et éprouver le mépris ordinaire. Le cas des ouvriers de la propreté urbaine du secteur public », in : Le mépris de classe. L'exercer, le ressentir, y faire face; dirigé par N. Renahy et P-E. Sorignet, Editions du Croquant, 2021.

Rapport de recherche

  • Le travail de nettoyage en pandémie. La mise à l’épreuve d’une relation d’emploi triangulaire, avec Delphine Serre (dir.) et Anne Catherine Wagner, Rapport n°47, DARES, novembre 2022, 235 p.
Enseignement
  • 2021-2022 : Vacataire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
  • 2018-2019 : Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’Université Paris Descartes (temps plein).
  • 2017-2018 : Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’Université Paris Descartes (mi-temps).
  • 2016-2017 : Missions d’enseignement (contrat doctoral) à l’Université Paris Descartes.
Formation
  • 2014-2020 : Doctorat de sociologie (contrat doctoral), sous la direction d’Olivier Schwartz, Université Paris Descartes, Cerlis.
  • 2012-2014 : Master 1 et 2 Sociologie d’Enquête, Parcours Travail, Université Paris Descartes.
  • 2009-2012 : Licence de Sciences Humaines et Sociales mention Sociologie, Université Paris Descartes.