Diplômée en Sciences Sociales (ENS de Paris), je suis doctorante sous la direction de Cécile Lefèvre (Cerlis, Paris Descartes). Mes recherches portent sur l’application des politiques publiques et familiales au travail des institutions telles que l’Aide sociale à l’enfance en France et en Russie. Il s’agit d'interrogations sur les modalités de la prise en charge institutionnelle des individus et sur l’influence de cette dernière sur leurs socialisations. Je m’intéresse également aux problématiques des sciences sociales de la parenté, notamment à la construction de la parenté dans le cas de familles adoptives.

Titre provisoire de la thèse

« La socialisation des orphelins en Russie : analyse des processus d’institutionnalisation et des stratégies de désinstitutionnalisation dans le contexte de la réforme des orphelinats »

Projet de thèse

Ce projet de thèse porte sur les modes de socialisation des orphelins en Russie. Il a pour but d'analyser la notion d'institution et ses effets socialisateurs sur les enfants, dans le contexte de transformation des orphelinats à la suite des nouvelles réformes économiques et sociales des années 2000. Ces orphelinats sont de trois types : les orphelinats de types soviétique (1), les Centres d'Aide (2) et les « orphelinats-familles »(3). Le premier type d'établissement représente des institutions "totales" (Goffman, 1968) où la vie des orphelins est cadrée et soumise à des règles strictes, assurant, donc, une socialisation "institutionnelle". Les Centres d'Aide, succédant aux orphelinats de type soviétique, fruits de la réorganisation massive menée dans le cadre de la réforme du secteur public mais aussi des politiques familiales, favorisent, eux, une socialisation plus proche du modèle familial. Enfin, les « orphelinats-familles » sont des orphelinats particuliers organisés par deux époux, qui peuvent prendre en charge de 5 à 10 enfants et qui sont rémunérés pour leur activité. Ainsi, l'analyse de la vie quotidienne des orphelins, leurs rythmes de vie et leurs interactions avec les éducateurs, grâce à l'observation participante et aux entretiens ethnographiques, nous permettrait de déconstruire les mécanismes de la socialisation « institutionnelle » et les stratégies de la « désinstitutionnalisation » de la prise en charge des individus, dans les autres formes d'orphelinat. En réfléchissant sur ces questions en tenant compte de l'évolution historique de l'orphelinat et de son contexte économique et politique, cette thèse voudrait s'inscrire dans le champ de la sociologie des institutions, et compléter les études sur l'organisation et le fonctionnement des services sociaux, notamment de l'Aide Sociale à l'Enfance en France. Par ailleurs, elle permettrait de remplir des lacunes bibliographiques en sociologie de l'enfance post-soviétique, qui ne traite quasiment pas le sujet de cette recherche.

Pour en savoir plus

CV de Pereprosova Ekaterina