Après une formation en sciences du langage et en philosophie, je poursuis dans un travail de thèse mes réflexions relatives à la question du rythme et à la subjectivité dans le discours à partir des travaux d’Henri Meschonnic. Je m’intéresse plus particulièrement aux discours des « olim » français (les migrants vers Israël), notamment dans les cours d’hébreu intensifs, et dans une moindre mesure aux discours institutionnels. A une analyse des processus et positionnements discursifs, j’ajoute le problème éthique et politique que pose (aux sciences humaines notamment) la notion critique de sujet parlant, pour définir une poétique du discours de l’exil.

Titre provisoire de la thèse

Rythme et subjectivité du discours des olim hadashim français, une anthropologie des théories et pratiques langagières.

Projet de thèse

Partant d’un précédent travail précédent réalisé en Israël, en nous focalisant cette fois sur les discours de personnes françaises engagées dans un projet de migration vers Israël, nous traiterons la problématique que pose la place de la subjectivité dans le discours, en contexte de migration. Toute personne migrante est amenée à se construire dans des individuations plus ou moins subjectivantes, d’une société et d’une langue à l’autre, dès lors qu’elle s’engage dans une activité discursive, intersubjective, en voix, en corps et en situation.
En sciences du langage, la notion de subjectivité semble être à la fois toujours présente et sans cesse délaissée. Si elle apparaît souvent comme un préalable et si le constat « [qu’]aucun lieu langagier n'échappe à l'emprise de la subjectivité » (Kerbrat-Orecchioni, 1980) est largement partagé par les linguistes, la notion tend à s’effacer dans le concept, le sujet à se disloquer en locuteur, émetteur ou énonciateur.
L’analyse des marques de subjectivité portera sur trois angles dont nous tâcherons de montrer la complémentarité : l’étude des déictiques/indexicaux et des éléments situationnels, l’étude des voix/polyphonies et l’analyse du discours et enfin, la perspective critique d’une étude du rythme (Meschonnic).
Dans les oulpanim, les cours d’hébreu intensifs destinés aux migrants, le passage d’une langue à une autre est mis en pratique par les individus et les institutions, qui y transforment, actualisent ou recomposent, historiquement et en discours, ce que sont le sionisme et l’alyah (la « montée », l’émigration vers Israël), la judéité, la langue même, là où la subjectivité semble être un enjeu particulièrement complexe et particulier, politique et social, voire éthique et ontologique.

Thèmes de recherche :
  • Anthropologie du langage
  • Rythme
  • Discours et subjectivité
  • Langage et migration
  • Judaïsme et migration
Formation :
  • Licence Sciences du langage (Lyon 2)
  • Master Sciences du langage (Paris 5)
  • Master Philosophie contemporaine (Lyon 3)

 

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