Avant le 26 juin 2024 – Offre de Contrat doctoral CERLIS-CNRS

Le CNRS a accordé un Contrat doctoral au CERLIS, sur la thématique "Usages du numériques : enjeux générationnels et genrés".

Les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 26 juin sur la plateforme emploi du CNRS : https://emploi.cnrs.fr/Offres/Doctorant/UMR8070-ANALEV-001/Default.aspx

Partant de l’hypothèse selon laquelle la période contemporaine serait spécifique du fait des métamorphoses liées aux boulversements technologiques liés au numérique, il nous semble opportun de mieux comprendre ce que ces changements ont comme effets sur les biographies individuelles. Cela est d’autant plus urgent que les effets de ces transformations peinent encore à être saisis par les sociologues des jeunesses du fait de leur rapidité et de leur contemporanéité. La rareté des travaux qui articulent jeunesse, générations, vie familiale et pratiques numériques en atteste.
Pourtant, les travaux en sociologie de l’adolescence, de la jeunesse et des jeunes adultes fournissent de précieux éclairages sur les nouveaux âges de la vie et sur les modalités de transitions entre chacun de ces âges, sur l’articulation entre la socialisation primaire (celle de la famille) et les socialisations secondaires (par les pairs, l’école…), ainsi que sur les relations intergénérationnelles. Les expériences de ces individus varient selon les origines sociales, le sexe et la formation, mais aussi selon leur génération. On peut également poser l’hypothèse qu’à cela s’ajoutent des variations dans leur socialisation aux technologies numériques comme dans la place prise par ces technologies dans leurs socialisations. Les technologies numériques sont donc présentes à deux titres : elles sont à la fois imposées (par l’école notamment) et conquises (leur accès est revendiqué dès les plus jeunes âges). En même temps, toute une série d’usages sont imposés par les pairs : il faut s’y confronter, et cela se présente comme un problème (à résoudre) pour les jeunes – les enjeux des réseaux sociaux sont par exemple devenus de véritables problèmes sociaux. Les places et rôles du numérique doivent donc être analysés, en les resituant à l’aide d’enquêtes empiriques.
On peut partir de l’idée selon laquelle les jeunesses seraient si travaillées par leurs acculturations aux univers numériques qu’elles seraient non seulement des générations singulières se distinguant des générations qui n’ont pas grandi avec le numérique, mais aussi entre elles – d’où l’intérêt d’une thèse comparative. Il s’agira par exemple de se demander dans quelle mesure les différenciations intergénérationnelles, lorsqu’elles concernent des générations proches dans le temps, ont quelque chose à voir avec les usages qu’elles font du numérique. Il s’agira aussi de s’interroger sur la conscience de générations et sa résistance aux inégalités intra et intergénérationnelles, notamment lorsque ces inégalités découlent des usages du numérique. Une enquête comparative basée sur des mixed methods (combinant résultats quantitatifs issus d’une enquête par questionnaire auprès d’échantillons représentatifs et entretiens approfondis) serait particulièrement riche d’enseignements.

Thèse internationale (France-Belgique)
- Université Paris Cité, CERLIS, Campus Saint Germain des Prés
- UCLouvain, CIRFASE, Louvain La Neuve

 

Comments are closed.