Je n’ai qu’une langue et ce n’est pas la mienne

Je n'ai qu'une langue et ce n'est pas la mienne. Des écrivains à l'épreuve. Kaoutar Harchi, Pauvert, septembre 2016

Suffit-il d’écrire dans la langue de Molière pour être  reconnu comme un « écrivain français » ? Ou la littérature entretient-elle, en France, un rapport trop étroit avec la nation pour que ce soit si simple ? Amoureuse de sa langue, la France en est aussi jalouse. Pour tous ceux qui l’ont en partage ailleurs dans le monde, elle devient alors un objet de lutte, de quête et de conquête.
Retraçant les carrières de cinq écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Assia Djebar, Rachid Boudjedra, Kamel Daoud et Boualem Sansal), Kaoutar Harchi révèle qu’en plus de ne s’obtenir qu’au prix d’authentiques épreuves, la reconnaissance littéraire accordée aux écrivains étrangers n’est que rarement pleine et entière. Car si la qualité du style importe, d’autres critères, d’ordre extra-littéraire, jouent un rôle important.
Souvent pensée en termes de talent, de don, de génie, la littérature n’est-elle pas, aussi, une question politique ?
Cet ouvrage se fonde sur la recherche sociologique de thèse de Kaoutar Harchi, soutenue le 12 septembre 2014, sous la direction de Bruno Péquignot, intitulée « La formation de la croyance en la valeur littéraire en situation coloniale et postcoloniale. Étude des trajectoires des écrivains algériens francophones Assia Djebar et Kateb Yacine, entre 1950 et 2009, en France ». Elle reçut la Mention très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité ED Arts et Médias (267).

Comments are closed.